Montgeron-col du Tourmalet

Téléchargez le document d’information    lien
comprenant le bulletin d’engagement et le règlement.

Les autres randonnées permanentes

Téléchargez Tourisme et culture Paris-col du Tourmalet PDF  Tourisme et culture Tourmalet

Tourisme et culture entre Paris et le Col du Tourmalet

JGODDETJacques Goddet est décédé le 15 décembre 2000, au terme d’un siècle qu’il a traversé avec la force du génie créatif. Il y fut une figure marquante, incomparable à bien des égards.

Né en 1905 alors que Henri Desgrange préparait la troisième édition du Tour de France, il s’est éteint au seuil du troisième millénaire.

Un personnage et une vie exceptionnels : patron de presse, rédacteur en chef, puis directeur de « l’Auto » et ensuite fondateur de « l’Équipe », journaliste, organisateur, directeur général du Tour de France, cet homme d’action et de conviction aura été pendant près de 80 ans le témoin privilégié du sport international et de sa formidable évolution, consacrant toutefois l’essentiel de son existence à la « grande croisière du cyclisme ». Pour suivre ces grandes manœuvres du vélo, il avait adopté une tenue qui restera légendaire, est définitivement associée à son image : chemise et short kaki, casque colonial, sorte de tenue des officiers de l’armée des Indes, originale et pratique.
Non seulement successeur d’Henri Desgrange, il en fut l’héritier spirituel : sa journée commençait en effet invariablement par une lecture critique de la presse, en particulier de l’Équipe, après avoir effectué, quoi qu’il arrive, sa culture physique quotidienne. Son aptitude à maîtriser tous les problèmes ajoutait d’autant plus à son autorité qu’il allait résolument de l’avant. Il avait foi en ses idées et possédait un tempérament de gagneur, condamnant toutes formes de facilité, d’immobilisme et de démission.
Au lendemain de la disparition de l’ancien directeur du Tour de France, mais qui fut aussi Président d’honneur des Audax (UACP puis UAF en 1956) de 1941 au 15 décembre 2000, les dirigeants de la Société du Tour de France ont pris la décision d’honorer sa mémoire. De la même façon qu’une stèle à la mémoire de Henri Desgrange a été érigée dans le col du Galibier, le souvenir de Jacques Goddet a été matérialisé par l’édification d’un monument éponyme au sommet du col du Tourmalet, dans les Hautes-Pyrénées. Cette stèle à sa mémoire, réalisée par le sculpteur Roger Joncourt, a été inaugurée au col du Tourmalet, lieu mythique du Tour de France, quelques jours avant le départ 2001 de l’épreuve. Ainsi grâce à cette initiative il rejoint Henri Desgrange dans la mémoire

J_Goddet.jpgMontgeron-Col du Tourmalet « Souvenir Jacques Goddet », randonnée permanente reliant « la capitale » au sommet de l’un des plus prestigieux cols du Tour de France, est la contribution de l’UAF, des Audax, des cyclos en général, à la mémoire de Jacques Goddet. Ce parcours, au relief plus accidenté qu’il n’y parait, vous conduira par monts et par vaux, en empruntant des voies à faible circulation, et en privilégiant les BCN et BPF de 10 départements. La partie finale de la randonnée nécessitera de surcroît disposer de développements réduits sur votre bicyclette.

Examinons ensemble quelques particularités de l’itinéraire auquel vous êtes convié.J_Goddet2.jpg
Départ de Montgeron devant le célèbre café « Le Réveil Matin » d’où le 1er juillet 1903, Henri Desgrange lança « ces inconscients et rudes semeurs d’énergie que sont les routiers professionnels » pour cette fabuleuse épreuve, le Tour de France cycliste, appelée à un retentissement universel.
Les vallées de la Seine et de l’Ecole, puis le Gâtinais vous permettront d’atteindre la vallée de la Loire par un itinéraire assez facile.
Ensuite ce sera la traversée de la Sologne, giboyeuse à souhait, avant d’atteindre l’Indre.
Longeant les contreforts des Monts d’Ambazac en Haute-Vienne, vous accéderez à une région plus escarpée.
Désormais le Périgord vous tend les bras, région qui ne devrait vous laisser que d’excellents souvenirs qu’ils soient historiques (ou plutôt préhistoriques) ou gastronomiques.
Voici Cadouin et son abbaye à l’austérité architecturale toute cistercienne, édifiée de 1118 à 1154 par Géraud de Salles. Le site est à peu près en l’état où l’ont laissé les moines il y a environ deux siècles. On ne peut évoquer ce lieu sans faire allusion à ce qui passa pour être le Saint-Suaire pendant près de huit cent ans. Cette relique explique l’afflux sans cesse grandissant des pèlerins, l’intérêt et la bienveillante protection de tant de hauts personnages.
Une visite au Musée du Vélocipède de Cadouin s’impose aussi. Vous y admirerez la magnifique collection de cycles anciens accumulée par Gérard Buisset lequel auparavant résidait à Maule en Ile-de-France.
Bref, après 580 km de route la halte s’impose ici d’autant que l’abbaye abrite aussi une Auberge de Jeunesse bien équipée avec possibilité de lavage et séchage du linge.
La traversée des vallées du Lot et de la Garonne vous ouvre ensuite les portes du Gers, pays du foie gras.
Les Pyrénées sont maintenant toutes proches, le relief vous le fait bien sentir ainsi que l’horizon, barré des plus hauts sommets : vous êtes en effet sur le Plateau de Lannemezan lequel avec ses 410m d’altitude, présente un climat et une végétation qui le distingue du reste du secteur : élévation, manque de culture, le passage resté ouvert aux vents soufflants du nord qui en font une région froide. Le vent dominant est le vent du sud ; les pluies sont très fréquentes ; la température subit ici des variations brusques.
Arrivés à Bagnères-de-Bigorre vous attaquerez doucement la grimpée du col du Tourmalet, mais elle ne commence vraiment qu’à Sainte-Marie-de-Campan. Dans ce village ne vous trouvez pas dans la situation d’Eugène Christophe « le vieux gaulois » qui en 1913 (une plaque récemment rénovée le rappelle) brisa sa fourche en descendant le Tourmalet et fut obligé de réparer seul, le règlement du Tour de France de l’époque l’imposant.
La montée est désormais assez éprouvante, mais la récompense vous attend à 2.114 m d’altitude. Le panorama est assez exceptionnel.
TourmaletLe col commence vraiment à Sainte Marie de Campan, à 857 m d’altitude pour 17 km de montée. La partie la plus difficile se situe entre l’Adour d’Artigues (1290 m) et la Mongie-Tourmalet, sur une distance de 5 km (10,2 % de pente moyenne). La pente moyenne de Gripp au Col est de 8,9%, avec les 500 derniers mètres à 14%.
Le col du Tourmalet (étymologiquement : « le mauvais détour ») est l’un des plus prestigieux cols du Tour de France. Il fut escaladé pour la première fois lors du Tour en 1910 au cours d’une légendaire étape Luchon-Bayonne. C’est Octave Lapize dit « le frisé » qui passa en tête, futur vainqueur de l’épreuve. Mais auparavant, en 1902, un concours de machines organisé par le Touring Club de France permit à de nombreux cyclistes de le gravir et de tester les premiers changements de vitesse. Les coureurs eux, durent encore longtemps se contenter de retourner leur roue arrière munie de 2 pignons.
Mais bien avant que les cyclistes se lancent à l’assaut des cimes pyrénéennes, le Tourmalet faisait déjà parler de lui.
Parcouru de tout temps par les bergers, les pèlerins ou les colporteurs, en 1675, Madame de Maintenon franchit le col pour la première fois en chaise à porteurs. La route de la vallée des Gaves étant coupée par la crue, il ne restait plus que cette solution pour aller « prendre les eaux » à Barèges afin de soigner le Duc de Maine.
La Route Thermale, une étape qui marque l’histoire et le début d’une grande aventure dans les Pyrénées fut inaugurée le 30 août 1864, au sommet du col. Les travaux avaient été financés par Napoléon III en 1859. Ce grand projet de 200 km, reliant Saint-Christau (Pyrénées Atlantiques – Vallée d’Aspe) à Luchon (Haute Garonne) va se réaliser dès 1860. Il prit corps à la suite d’une villégiature, un séjour thermal de santé en réalité, du couple impérial en septembre 1859 à Saint-Sauveur (versant Barèges du col du Tourmalet). D’une manière générale, les voyages du couple impérial furent souvent un levier efficace des politiques de promotion et d’aménagement touristique.
Ramond (ou Raymond) de Carbonière, célèbre botaniste, fut alors dès 1874 un fidèle visiteur lorsqu’il se rendait au Pic du Midi, site déjà très convoité par la science. Quel dommage que l’accès aux cols muletiers de Sencours (2.378 m) et des Laquets (2.637 m), au départ du Tourmalet, par la piste qu’empruntait alors Ramond de Carbonière soit aujourd’hui interdit. Cet endroit magnifique et désolé faisait le bonheur des cyclos muletiers amoureux des hautes altitudes. Il paraît que cette interdiction aurait pour origine quelques accidents dus à des neiges tardives. D’autres prétendent que c’est du « business » pour faire fonctionner le téléphérique : si vous souhaitez accéder à l’observatoire du Pic du Midi, excursion qui en vaut la peine, c’est en effet désormais la seule solution au départ de la Mongie. Il parait toutefois qu’une autre piste serait possible vers 1470 m d’altitude après Artigues…
Plus près de nous, à partir de 1914, un tramway électrique à caténaire et à voie métrique fut progressivement installé de Bagnères de Bigorre à Artigues. Le tronçon de Bagnères à Artigues mesurait 21 km et permettait en particulier aux Lourdais et aux Bagnèrais de monter facilement été comme hiver (seulement jusqu’à Grip l’hiver) dans la haute Vallée de Campan. Mais la conception de cette ligne était trop hardie et un tragique accident eut lieu le 21 mai 1921 : des boulangers et pâtissiers de Bagnères et de Campan, partis fêter la Saint Honoré sont pris dans un déraillement près d’un pont qui domine Gripp. Cet accident fit 39 morts et de nombreux blessés. En hommage à ces victimes, ce pont sera par la suite appelé pont des Boulangers : la section Gripp-Artigues, qui pourtant ne fonctionnait que l’été, fut fermée en 1924. L’exploitation totale du tram sera définitivement arrêtée en 1936, et le pont des Boulangers finira sa vie pendant la seconde guerre mondiale, démonté par les troupes d’occupation afin d’en récupérer le métal, précieux à cet époque.

Bonne randonnée

Retour au haut de page et téléchargements