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Tourisme et culture entre Montgeron et le Col du Galibier
Henri Desgrange (1865-1940), organisa en 1901 le second Paris-Brest-Paris – le premier était dû à l’initiative de Pierre Giffard et avait eu lieu en 1891 – puis il créa en 1903 le Tour de France cycliste, probablement en partie inspiré dit-on par le premier tour de la France effectué en 1896 par Théodore Joyeux sur une bicyclette Acatène (transmission par arbre rigide et pignons d’angle, sans chaîne). Il le fut aussi et surtout par quelques-uns de ses collaborateurs du journal “l’Auto” dont il était le directeur.
Auparavant, en 1902, l’unique édition de Marseille-Paris, dont il fut aussi l’instigateur, épreuve remportée par Lucien Lesna (938 km en 38 h 43 mn) aurait aussi contribuée à le convaincre.
Puis, en 1904, s’inspirant de l’exemple des Italiens de Vito Pardo (Rome–Naples 1897), bien décidé à relancer le grand tourisme sportif et soucieux aussi de proposer une continuité sportive aux anciens coureurs ayant arrêté la compétition, il donne naissance aux Audax cyclistes. Cent ans plus tard, les Audax sont plus vivants que jamais.
Le bel itinéraire bucolique auquel l’UAF vous convie va vous conduire de l’Ile-de-France au géant des Alpes. Auparavant vous aurez traversé trois parcs régionaux, vous vous serez délecté de paysages toujours changeants, vous aurez réalisé une ample moisson de BCN / BPF et de cols nouveaux souvent cachés dans la verdure. Mais prenez aussi le temps d’aller visiter ou observer les curiosités essentielles signalées par votre livre de route.
Si vous le voulez bien, examinons ensemble quelques particularités du parcours.
Du carrefour du « Réveil-Matin » à Montgeron où vous allez prendre le départ, s’élancèrent également les premiers Tour de France cyclistes. A Montgeron tout simplement parce qu’en ce début de 20ème siècle les courses cyclistes étaient interdites dans Paris.
A peine aurez-vous parcouru 200 km entre Brie et vallée de l’Yonne, où vous aurez apprécié les passages en forêt d’Echou et de Saint-Martin avant de plonger sur Montereau-Fault-Yonne – douce mise en jambes – que déjà se profilent dans le sud les Monts du Morvan. On pressent bien que là, les premières difficultés, physiques, vont commencer. Elles culmineront d’abord à Bibracte, haut-lieu gaulois, puis à Uchon sorte de pain de sucre étonnant d’un point de vue géomorphologique, que nous n’avons pu résister au plaisir de vous faire gravir.
A Saint-Gengoux-le-National, le Morvan est derrière vous. Vous atteignez la vallée de la Grosne, petit cours d’eau qui serpente gentiment et fut en son temps (c’était il y a 1.000 ans) le pourvoyeur en eau du réservoir à poisson des moines de l’Abbaye de Cluny : à l’époque une importante retenue d’eau existait en effet juste à l’amont de la ville de Cluny. On relève encore près de l’ancienne gare les vestiges du barrage édifié par les moines. Mais vous n’y passerez pas… Dommage, sauf au prix d’un petit détour volontaire en prolongeant votre passage sur la Voie Verte (Cluny se trouve 8 km au sud de Massilly par la Voie Verte).
Cette Voie Verte, pionnière du genre en France, fut aménagée progressivement à partir de 1996 sur l’emplacement de l’ancienne voie ferrée secondaire Mâcon-Cluny-Buxy-Givry-Châlon-sur-Saône, itinéraire ferroviaire désaffecté dans les années 50-60. En 2006, dix ans plus tard donc, c’est 120 km de voie qui s’offrent au randonneur. On a même ouvert depuis peu (2004) et pendant la belle saison, l’ancien tunnel du Bois-Clair (sous le col du même nom) long de 1.300 mètres : une fraîche curiosité parfaitement cyclable et éclairée aux bruyantes chauve-souris.
Empruntez donc sans hésiter cette Voie Verte entre Saint-Gengoux et Massilly car elle vous sécurise. Mais ce n’est pas une piste cyclable réservée et vous devrez être vigilants et courtois car vous y cohabiterez avec d’autres usagers : rollers, piétons avec jeunes enfants, plus rarement cavaliers…
Au passage à Cormatin il faut absolument prendre le temps de visiter le Musée du Vélo : vous y verrez quelques pièces remarquables.
Quelques derniers contreforts à franchir en arrière pays mâconnais et vous découvrez au-dessus de Viré – faites-donc une pause panorama – ce que les géologues appellent « le fossé bressan », soit 40 km d’une large plaine, creusée par la Saône et vestige du glacier qui s’étendait là au quaternaire et jusqu’aux portes de Lyon. Au fond, à l’Est, si le temps est clair vous distinguez des reliefs, ce sont ceux du Revermont – c’est-à-dire les premiers contreforts du Jura – nous allons y aller. Vous n’aurez pas manqué d’observer que ce relief se prolonge vers le sud, c’est à dire vers les Alpes, et c’est là aussi votre objectif final. A signaler que d’ici et par temps très clair on distingue très nettement le Mont-Blanc et ses 4.807 m qui se détachent sans ambiguïté : il n’est qu’à 150 km à vol d’oiseau !
La plaine de la Saône effacée, vous zigzaguerez par mont et par vaux en Jura puis dans les Bauges pour aboutir au col du Frêne autre remarquable point de vue sur le confluent des vallées de Maurienne et de Tarentaise, autrefois rivales : des traces de cette « opposition » subsistent encore parfois de nos jours…
En Maurienne roulez tranquillement sur cette très belle route conseillée aux cyclistes. Elle porte un nom : la Mauriennaise.
Vous voici à Saint-Michel de Maurienne : « exit » le fond de vallée : 33 km d’ascension vous attendent et vont vous conduire à 2.646 m en franchissant d’abord le col du télégraphe. Beaucoup ignorent que le col routier du Télégraphe n’est pas aussi ancien qu’on l’imagine. Son histoire est liée à celle, contemporaine, de Valloire…
Un répit, une courte descente de 4 km et voici Valloire…
Au 19ème siècle, Valloire demeure toujours un des principaux lieux de passage entre la France et la Savoie, grâce au col du Galibier. Ce trajet est rendu carrossable en 1872 avec la construction d’une route. A l’époque, elle ne montait pas jusqu’à l’actuel col du Télégraphe: elle coupait la barre rocheuse par un tunnel (l’entrée est encore visible, en face de la maison, vers la fin de la montée). Cette route rejoignait ensuite le col du Galibier (lieu-dit « le Col »).
En septembre 1944, Valloire est bombardée, et par chance, il n’y a presque aucun dégât. La vallée de la Valloirette sera libérée le 4 septembre. Mais à leur départ, les Allemands font sauter le tunnel du télégraphe, la route sera alors aménagée jusqu’à l’actuel col du télégraphe.
Valloire est donc depuis toujours un lieu de passage. Et c’est cette situation particulière qui lui apporta le tourisme, en premier lieu estival. En effet, de nombreux marchands s’arrêtaient à Valloire, notamment des anglais, pour gravir les nombreux sommets qui entourent la station, comme les Aiguilles d’Arves. Avant le 20e siècle, Valloire comportait déjà un hôtel pour accueillir les gens de passage, celui du Commerce.
La légende dit que l’on trouvait de l’or à Valloire (Deux étymologies connues pour Valloire : la vallée d’or ou la vallée des brebis), mais il s’agissait certainement plutôt de cristaux et autres minerais.
Le col du Galibier vous attend à présent avec ses 17 km d’ascension soutenue : c’est le « gros morceau » de la randonnée, mais il la parachève formidablement bien. Ce fut d’abord une route militaire, tracée, ouverte, et rendue carrossable par l’armée des Alpes vers 1879. Son tunnel, achevé vers 1891, fut fermé en 1976 pendant une trentaine d’années pour cause d’insécurité, puis ouvert à nouveau au cours de l’été 2002, cette fois restauré et équipé d’un alternat par feux lumineux.
Le Tour de France cycliste qui a rendu le col célèbre y passera pour la première fois en 1911 au cours de l’étape Chamonix-Grenoble remportée par Emile Georget. Avec Paul Dubosc et Gustave Garrigou (futur vainqueur du Tour 1911), ils étaient passés en tête au Galibier et furent les seuls à réussir l’ascension sans descendre de vélo si ce n’est devant quelques ruisseaux accueillants et à l’occasion d’un contrôle secret. Il est à noter que jusqu’à cette date du 10 juillet 1911, de mémoire d’homme, aucun cycliste n’aurait jamais franchi ce col. Il semble d’ailleurs que l’ouverture à la circulation autre que militaire coïncide avec le passage du Tour 1911.
Arrivé au mythique col du Galibier, 1 km de descente et vous rejoignez la sortie du tunnel coté Briançon. Vous êtes face à la Meije, étincelante. Ils sont tous là, glacier de L’homme, glacier du Fauteuil, Pic Gaspard, Le Doigt de Dieu…
Voici enfin l’important monument érigé en l’honneur de Henri Desgrange, premier Président d’honneur des Audax : saluez la mémoire de ce grand homme qui apporta en son temps une pierre importante à l’édification du tourisme à bicyclette. Vous y lirez la plaque apposée et inaugurée en 1954, année du cinquantenaire des Audax, à l’issue du premier brevet Audax Paris-Le Galibier de 700 km.
Pour rentrer à la maison, deux solutions s’offrent à vous à présent : franchir à nouveau le col du Galibier et rejoindre la Maurienne (gare SNCF à Saint-Michel-de-Maurienne) ou opter pour un retour par le col du Lautaret (gares SNCF à Briançon et à Grenoble). Si cette seconde solution retient votre attention, descendez jusqu’à une maison en ruine en contrebas du monument Desgrange et observez un instant un chemin qui commence juste derrière celle-ci. C’est « le chemin du Galibier » qui n’est autre que l’ancienne route par laquelle les premiers « forçats » de Desgrange escaladaient le col du Galibier depuis la route du Lautaret coté Briançon (vers l’altitude 1.970 m alors que le Lautaret est 2 km plus haut) : sur ce versant du col la route actuelle partant du Lautaret n’existe effectivement que depuis 1938.
Bonne randonnée